A gauche, Raymond, ténor indonésien à la voix exceptionnelle. A droite, Rémy, se grattant l'oreille.
mardi 28 avril 2009
vendredi 24 avril 2009
Kremlinsolite
Scène typique de la Russie moderne : conversation mystérieuse entre un militaire, un jeune à casquette et un maffieux probable.
Faucon du Kremlin. Son job, le jour, consiste à faire fuir les autres oiseaux. "L'oiseau travaille" m'a dit sa propriétaire, une sorte de femme sauvage en tenue de camouflage. Le soir, on lui fait manger des foies de tchétchènes.
Allez, encore une photo interdite. Forcément, un jour, je vais me faire griller, et l'appareil photo finira aussi broyé que le doigt me servant à appuyer sur le déclencheur.
Архитектурний ансамбль Кремля - Ensemble architectural du Kremlin. Petit aperçu.
Парк Культуры - Parc de la Culture
Accident lors de la vernalisation de clémentines
Citoyens de l'Union Soviétique, camarades ouvriers et paysans. Au nom des pouvoirs qui me sont conférés par le peuple soviétique libre, je proclame l'état d'urgence et la quarantaine à la chambre 17, au 5e étage de l'abschijitié bloc 12. Ne cédez pas à la panique. Notre patrie socialiste rayonnante ne doit pas s'inquiéter exagérément de ce qui semble être, à première vue, un accident de vernalisation de clémentines. Des brigades de choc en tenues NBC (proctection anti-Nucléaire, Bactériologique, Chimique) s'occupent héroïquement de désinfecter la zone dangereuse. Les habitants potentiellement infectés sont entre les mains habiles des meilleurs médecins de notre glorieuse URSS. Tout ira pour le mieux. Les fleurs de notre jardin d'éden du communisme triomphant brilleront aussi forts que les étoiles rouges du Kremlin.
mercredi 22 avril 2009
Les parents du camarade Vorochilov (les malheureux) en visite à Moscou. Comme en témoigne cette photo, ils sont d'ardents léninistes défenseurs de la cause prolétarienne rouge. La camarade-mère Anne-Marie s'est en effet rendue maintes fois en Allemagne de l'Est, sa véritable patrie, tandis que le camarade père Jean-Michel chante avec ferveur de nombreux chants révolutionnaires et connaît par coeur les oeuvres de Marx, Engels et Lénine.
dimanche 19 avril 2009
Paysage habituel.
Regardez attentivement cette photographie, prise depuis la fenêtre de notre appartement. Qu'y voyez-vous d'étrange, voire d'inhabituel ? Cherchons ensemble. Au premier plan, le bunker-fac de langues étrangères. Ensuite, la cour, glauque et peuplée d'arbres déplumés, puis, à droite, un autre abschijitié encore plus pourri que le nôtre (ils ont des cuisines et salles de bains communes pour chaque étage, les malheureux !). Et enfin, à l'arrière-plan, le ciel grisâtre et la ligne d'immeubles minables. Et recouvrant le tout, le tapis de neige sale. Rien d'inhabituel. Sauf que cette photo a été prise aujourd'hui, 19 avril. DE LA NEIGE UN 19 AVRIL !! PAYS DE MEEEEERDE !
mercredi 8 avril 2009
Le moral remonte...
Le Bon, la Brute et le Type Chiant.
Voici quelques jours, Ioannis, tout fier de son appareil photo flambant neuf plein de gadgets et destiné aux vrais pros, s'est amusé à nous photographier sur le vif au cours de nos activités habituelles (à savoir, ne rien faire, pour ne rien vous cacher). La série de portraits est frappante de vérité et illustre parfaitement le désopilant calembour contenu dans le titre de ce non moins désopilant article. Voilà donc, dans l'ordre, le Bon :
La Brute :
Et le Type Chiant :
NdlR : le qualificatif peu élogieux récupéré par Rémy est surtout là parce que ça rime avec "truand", vous l'aurez tous compris. En aucun cas il n'engage notre jugement sur Rémy, bien loin d'être un simple "type chiant" (sur son bouquin par contre, on ne voit pas trop que dire d'autre...). Excusez donc, surtout toi Rémy, cette licence poétique. À bon entendeur...
La Brute :
Et le Type Chiant :
NdlR : le qualificatif peu élogieux récupéré par Rémy est surtout là parce que ça rime avec "truand", vous l'aurez tous compris. En aucun cas il n'engage notre jugement sur Rémy, bien loin d'être un simple "type chiant" (sur son bouquin par contre, on ne voit pas trop que dire d'autre...). Excusez donc, surtout toi Rémy, cette licence poétique. À bon entendeur...
samedi 4 avril 2009
à l'est, rien de nouveau.
Le silence radio se prolonge sur le blog du PCUB. Pourquoi, se demande la foule éplorée ? Qu'est-ce donc qui retient vos héros prolétariens préférés d'écrire ? Que se passe t'il ? Rien. Il ne se passe absolument rien. Kliment Iefremovitch est sorti de l'hôpital la semaine dernière et a passé une semaine complète au repos quasi-absolu. Il est maintenant en pleine forme, ou du moins, autant que sa santé habituelle le lui permet.
La vie à l'abshijitié est d'un ennui mortel. Molotov compte, sur son calendrier de la Marine Russe, les jours qui le séparent encore de son retour, le 22 avril. Vorochilov se traîne et lit un livre par jour. Nos colocs ne valent guère mieux. Ioannis a définitement déserté la podfak et n'ouvre plus les yeux avant quatorze heures, heure de Moscou. Rémy s'enfonce dans la schizophrénie la plus totale, alternant phases d'hystérie enjouée, abattement profond et résurgences de sa personnalité gaulliste malmenée par ce pays de dingues. Depuis plus d'un mois, le ménage n'est plus fait et les visites s'espacent. Avec quoi nettoierions-nous notre appartement, étant donné que serpillères et éponges sont d'une saleté encore plus répugnante que le sol et les murs ?
La décadence s'est installée et fait désormais partie de notre morne quotidien, preuve que l'être humain s'habitue à tout, comme par exemple, le matin, à esquiver, dans la salle de bains, les morceaux de peinture qui se sont détachés du plafond tout au long de l'année ; à éviter soigneusement le "tapis de bain", cette loque noirâtre baignant en permanence dans la flaque d'eau qui suinte de l'évier fuyant et dans laquelle nagent des filaments noirs de crasse à la dérive. On s'habitue aussi à tirer le rideau de douche, rigide à force de saleté, avec lenteur et précaution : la tringle qui le soutient, rongée par la rouille, s'est brisée il y a deux semaines, et ne tient plus qu'en équilibre précaire.
On s'habitue, dans la cuisine, à passer deux fois l'éponge sur la table pendant les repas : une fois après, quand on a le temps, mais surtout, une fois avant, pour dégager quelques centimètres carrés libres de miettes et autres débris organiques non identifiés où poser notre assiette.
On s'habitue à ne jamais marcher pieds nus, sous peine d'emporter, collée à la voûte plantaire, la poussière et les débris de terre accumulés depuis février. On s'habitue à la pénombre ambiante : si le soleil rachitique de Moscou réussit parfois à percer les nuages, il n'arrive pas à faire son chemin à travers les vitres que nous n'avons jamais nettoyées.
Pour passer le temps, l'après-midi, nous regardons la télé (quand l'écran est visible : si un rayon de lumière se pose dessus, la poussière qui le recouvre scintille et rend impossible la vision de l'image). Du matin au soir, TV5 Monde nous accompagne et nous rappelle que la nullité culturelle de la télévision russe n'a absolument rien à envier aux émissions françaises. Parfois, pris de scrupules, nous passons sur des chaînes russophones. Aujourd'hui, sur "Zvezda" (l'Etoile), les choeurs de l'armée russe ont interprété un large répertoire de chants patriotiques. Avec les choeurs de l'armée rouge, il était possible de se concentrer sur la mélodie, mais nous sommes maintenant atteints de la malédiction du langage : nous comprenons. Accompagnant des paroles d'une bêtise patriotique affligeante ("rayonne, ô toi notre patrie bien-aimée"), la musique des chants russes s'est mise au goût du jour et ressemble comme deux gouttes d'eau à la variété pitoyable que diffusent toutes leurs radios (et les nôtres). Comme nous pensions toucher le fond, le pire est arrivé sous la forme d'un choeur de gamins d'entre cinq et dix ans en uniforme interprétant une chanson à la gloire de l'armée (notre armée est la plus forte, notre armée est la plus audacieuse). Nous n'avons pas pu supporter jusqu'au bout le spectacle insoutenable de ces mômes si tôt décérébrés par l'idéologie nationaliste extrémiste que semblent partager tous les russes, et avons passé le reste de l'après-midi en traînant minablement jusqu'au soir, ou nous postons ce triste, mais entièrement véridique, compte-rendu.
Venez nous chercher !
La vie à l'abshijitié est d'un ennui mortel. Molotov compte, sur son calendrier de la Marine Russe, les jours qui le séparent encore de son retour, le 22 avril. Vorochilov se traîne et lit un livre par jour. Nos colocs ne valent guère mieux. Ioannis a définitement déserté la podfak et n'ouvre plus les yeux avant quatorze heures, heure de Moscou. Rémy s'enfonce dans la schizophrénie la plus totale, alternant phases d'hystérie enjouée, abattement profond et résurgences de sa personnalité gaulliste malmenée par ce pays de dingues. Depuis plus d'un mois, le ménage n'est plus fait et les visites s'espacent. Avec quoi nettoierions-nous notre appartement, étant donné que serpillères et éponges sont d'une saleté encore plus répugnante que le sol et les murs ?
La décadence s'est installée et fait désormais partie de notre morne quotidien, preuve que l'être humain s'habitue à tout, comme par exemple, le matin, à esquiver, dans la salle de bains, les morceaux de peinture qui se sont détachés du plafond tout au long de l'année ; à éviter soigneusement le "tapis de bain", cette loque noirâtre baignant en permanence dans la flaque d'eau qui suinte de l'évier fuyant et dans laquelle nagent des filaments noirs de crasse à la dérive. On s'habitue aussi à tirer le rideau de douche, rigide à force de saleté, avec lenteur et précaution : la tringle qui le soutient, rongée par la rouille, s'est brisée il y a deux semaines, et ne tient plus qu'en équilibre précaire.
On s'habitue, dans la cuisine, à passer deux fois l'éponge sur la table pendant les repas : une fois après, quand on a le temps, mais surtout, une fois avant, pour dégager quelques centimètres carrés libres de miettes et autres débris organiques non identifiés où poser notre assiette.
On s'habitue à ne jamais marcher pieds nus, sous peine d'emporter, collée à la voûte plantaire, la poussière et les débris de terre accumulés depuis février. On s'habitue à la pénombre ambiante : si le soleil rachitique de Moscou réussit parfois à percer les nuages, il n'arrive pas à faire son chemin à travers les vitres que nous n'avons jamais nettoyées.
Pour passer le temps, l'après-midi, nous regardons la télé (quand l'écran est visible : si un rayon de lumière se pose dessus, la poussière qui le recouvre scintille et rend impossible la vision de l'image). Du matin au soir, TV5 Monde nous accompagne et nous rappelle que la nullité culturelle de la télévision russe n'a absolument rien à envier aux émissions françaises. Parfois, pris de scrupules, nous passons sur des chaînes russophones. Aujourd'hui, sur "Zvezda" (l'Etoile), les choeurs de l'armée russe ont interprété un large répertoire de chants patriotiques. Avec les choeurs de l'armée rouge, il était possible de se concentrer sur la mélodie, mais nous sommes maintenant atteints de la malédiction du langage : nous comprenons. Accompagnant des paroles d'une bêtise patriotique affligeante ("rayonne, ô toi notre patrie bien-aimée"), la musique des chants russes s'est mise au goût du jour et ressemble comme deux gouttes d'eau à la variété pitoyable que diffusent toutes leurs radios (et les nôtres). Comme nous pensions toucher le fond, le pire est arrivé sous la forme d'un choeur de gamins d'entre cinq et dix ans en uniforme interprétant une chanson à la gloire de l'armée (notre armée est la plus forte, notre armée est la plus audacieuse). Nous n'avons pas pu supporter jusqu'au bout le spectacle insoutenable de ces mômes si tôt décérébrés par l'idéologie nationaliste extrémiste que semblent partager tous les russes, et avons passé le reste de l'après-midi en traînant minablement jusqu'au soir, ou nous postons ce triste, mais entièrement véridique, compte-rendu.
Venez nous chercher !
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