mercredi 25 février 2009

Priatnava apetita ! (Bon appétit !)


Lundi, c'était la Fête de l'Armée, des Défenseurs de la Patrie, et des hommes, jour férié en Russie. Pour fêter cette occasion grandiose, le Politburo était de sortie. Outre le parc Kolomenskoe dont vous avez eu un aperçu ci-dessous, vos deux héros soviétiques ont fait étape dans un "Mou-Mou", chaîne de self-service russes ou l'on mange bien pour fort peu d'argent, ce qui permet au prolétaire pressé de manger une salade sur le pouce avant de repartir faire du stakhanovisme à l'usine Staline pour dépasser le plan quinquennal, ou bien au prolétaire affamé qui a déjà fait du stakhanovisme à l'usine Staline pour dépasser le plan quinquennal de se restaurer amplement. Très amplement. Ainsi en est-il allé pour les vaillants commissaires du peuple, épuisés par une longue marche dans la neige de Kolomenskoe, puis dans les rues de Moscou. Quoiqu'il en soit, avec tout ce qu'il a mangé ce jour-là, Vjatcheslav Mikhailovitch a tenu jusqu'au soir sans trop se plaindre de la faim, ce qui constitue une première depuis son arrivée dans un pays pourtant connu pour son abondance socialiste.

Parc Kolomenskoe

L'entrée... Cette "porte" est plutôt jolie mais n'en fait pas trop. Rare dans les constructions russes.

Bon et puis voilà, après c'est un défilé d'églises, voici les plus beaux morceaux...


mardi 10 février 2009

Nouvelle acquisition

A l'abschijitié, de plus en plus de gens ont leur tasse personnelle. Le camarade K.I. Vorochilov a succombé à la mode et s'est équipé.

Quelle beauté ! Le travail de l'artiste est simplement bluffant. C'est vraiment douloureux d'utiliser ce chef-d'oeuvre comme tasse.

C'est beau


Un monastère orthodoxe, vu de loin


Vu de près

Photos

Statue de quelqu'un d'important

Grand palais

Nos couch-surfers hébergeurs avec une de leurs amies devant le grand palais

lundi 9 février 2009

Le Palais d'Hiver, réclamé à corps et à cris par des agitateurs ennemis :

Splendide, n'est-ce pas ?

C'était une blague !

Le voilà, le vrai :

Amusant, non ?

Sous-marin D-2 "Narodovolets" (Volonté du Peuple), que nous avons visité :


Les rives de la Néva :


Aperçu de l'Institut Smolny :


Statue de Sphinx, représentant la Russie : un beau côté, un pas beau côté.


Ah, au fait : on est rentrés à Moscou. Maintenant, foutez-nous la paix, vous voyez pas qu'on est fatigués ? On a passé une nuit pourrie dans un train surchauffé, dormi trois heures à tout casser, et en plus faut qu'on vous donne de nos nouvelles alors qu'on a pas envie. Allez mourir.

jeudi 5 février 2009

Nous les avons trouvés !

Lorsque nous ressortons du musée, nous nous mettons à la recherche des exégèses flottantes de la radiescence communistique, j'ai nommé, les puissants, les invincibles, les mirifiques, les paraboliques vaisseaux de la Flotte Rouge. Alors que nous errons dans les rues plus ou moins désertiques de Kronstadt, nous apercevons, derrière les arbres d'un jardin public, des silhouettes prometteuses, hérissées d'antennes, et, semble-t-il, de gros canons. Le coeur en fête, nous nous précipitons à la rencontre du Rêve. Ils sont là, ils sont bien là, ces mirobolants météores aquatiques dont la seule vue, impétuesque, suffit à canaliser les flux d'octobrisme intrinsèque du calamar capitalokoulak, ces astres scintillant rougement dans les cieux altisphériques du Paradis. Quel almanach !



Последняя группа пиратов покинула в четверг ! Правительство Соединенных Штатов продолжает обсуждение этого вопроса с киргизскими официальными лицами. Безусловно, для ! Пожар ликвидирован в 19:30 !

RAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRGHHHHHH !

hihihi

La forteresse de Kronstadt.

Nous avons emprunté un minibus "marchroutka" (le numéro K-405) pour nous rendre de Leningrad à la mythique forteresse de la Flotte Rouge, véritable coeur du socialisme à visage encasquetté que le Politburo défend avec fougue.
Pour atteindre l'île sur laquelle se trouve la ville et les installations militaires, nous traversons une longue digue lancée à travers la baie gelée, qui la relie au continent. Le minibus nous dépose en centre-ville, et nous nous lançons immédiatement à l'aventure, confiants dans le communisme pour nous guider, et méprisant courageusement les précautions bourgeoises d'usage, comme l'achat d'un plan. De toutes façons, dans l'Avenue Lénine, on ne peut pas se perdre, pas plus que dans la rue "Sovietskaya" qui la croise et que nous empruntons, longeant une sorte de gigantesque caserne en briques rouge, peut-être une prison, aussi improbable que cela puisse paraître au pays des soviets.

Le bâtiment est endommagé, la rue est déserte et les trottoirs arpentés par des groupes de matelots dans leur long manteau noir d'hiver : l'ambiance est au rendez-vous et nous ravit. Joie encore plus grande, une escouade de galopins tout juste échappés des Petits Octobristes, nageant dans leurs manteaux d'uniforme et leurs chapkas. Âge
moyen de l'unité, environ douze ans. Il est toujours aussi plaisant de voir que la Marine crée ainsi des vocations spontanées et précoces chez les plus jeunes et les plus heuristiques de nos camarades d'Union Soviétique ! Vive l'armée !

Nous échouons dans un restaurant situé dans le même bâtiment que le club des officiers de la garnison et les bureaux du parti Russie Unie : angoisse à l'idée de se tromper de porte et d'en voir trop... Finalement, nous expédions notre "bizness lunch" et repartons. Ce n'était pas bon, mais ce n'était pas cher, et c'était gras.

L'étape suivante est une cathédrale. Je vous entends déjà vous indigner, gronder, à juste titre, contre cet avilissement de vos héros. Rassurez-vous, camarades, elle a été transformée en musée de la marine.
La lumière est exceptionnelle, inspirée sans doute par le rayonnement de Staline. Nous visitons de fond en comble l'exposition, consacrée à l'histoire de la flotte russe, puis soviétique, puis russe, de l'île. Notre joie est à son comble lorsque nous constatons qu'elle ne souffle pas un mot de la prétendue révolte des marins de Kronstadt. Elle n'a donc jamais eu lieu ! Nous voilà rassurés, la Flotte Rouge et le Parti Bolchévik sont toujours sans tâche aucune.

mercredi 4 février 2009

Un nouveau sabotage sur notre route.

La journée du Politburo a commencé de travers, comme d'habitude. Nous avions l'intention de visiter la maison-musée du camarade Kirov, premier secrétaire du Parti Communiste de Leningrad, assassiné dans les années 1930. Les mauvaises langues insinuent que le grand camarade Staline aurait ordonné cet abject crime, ce qui est évidemment grotesque, et s'en serait servi de prétexte pour déclencher les Grandes Purges, une idée absolument ridicule qui ne mérite pour tout commentaire qu'un silence méprisant. Quoiqu'il en soit, l'appartement-musée de ce noble martyr de l'internationalisme était fermé le mercredi. Nous nous sommes donc rabattus sur la visite du Musée d'Histoire Politique de la Russie, entamée la veille, mais que nous n'avons pas eu le temps de terminer. Le musée se situe dans les appartements occupés par le grand Lénine lui-même du temps de la Grande Révolution Socialiste d'Octobre et possède une très riche collection d'archives remontant à la Guerre Civile contre la racaille blanche. Prévoir une après-midi complète au moins pour la visite du musée, lequel, cependant, en vaut largement la peine, d'autant qu'il est à environ soixante pour cent bilingue russe/anglais, pour les koulaks attachés aux sabirs impérialistes.

La visite achevée, nous mettons le cap sur le Musée d'Histoire de l'Artillerie, cette fois-ci ouvert. Le parc de véhicules militaires entraperçu la veille tient largement ses promesses, enthousiastes devant tant de pacifisme antifasciste, nous le photographions sous tous les angles, puis la batterie de l'appareil photo nous lâche : trahison ! Après avoir fait fusiller l'ingénieur de la récalcitrante mécanique néotrotskyste, nous nous faisons une raison et poursuivons notre chemin.



La visite du musée en elle-même est peu surprenante : un musée militaire classique, avec maquettes, uniformes sous vitrine, photographies, etc... Ce musée-ci, comme son nom l'indique, se distingue cependant par son exceptionnelle collection de pièces d'artillerie en tous genres, qui ornent les différentes salles et en tracent les allées, du ribaudequin au missile nucléaire.
Nous ressortons à la nuit tombée, quasiment jetés dehors par les gardes vindicatifs et désireux de finir leur service, non sans avoir fait un bout de discussion au gardien du vestiaire, douteux individu intéressé par le manteau est-allemand du camarade Vorochilov, et nous expliquant avec un sourire entendu qu'il est lui même collectionneur d'uniformes allemands. Il n'a pas précisé de quelle allemagne il s'agit, mais son rictus l'a trahi. Peu désireux de connaître la vérité, et encore moins de lier connaissance avec cet olibrius néonazi, nous battons en retraite précipitamment.

Quand à la fin de soirée, nous la passons dans le centre-ville, à contempler le splendide Palais d'Hiver tout illuminé, la Perspective Nevski, puis nous dînons dans un excellent, mais cher, restaurant, avant de rentrer au bercail, épuisés, mais heuristiques.

Demain sera consacré à la visite de la forteresse de Kronstadt, bastion de la Flotte Rouge hébergeant toujours moult navires de guerre dont la vision nous réjouit d'avance. Ne manquez pas notre récit dans la soirée, camarades, et n'oubliez pas, le Parti vous surveille toujours.

mardi 3 février 2009

Ambiance de guerre froide.

Entraperçus à travers les grilles du musée de l'artillerie, des camions chargés d'énormes missiles du meilleur effet. Un espion bourgeois tente de photographier ces éléments stratégiques de la défense populaire anticapitaliste, mais le camarade Vorochilov l'intercepte et lui arrache son appareil photo des mains. À vous, qui êtes des bons soviets, nous pouvons vous montrer l'objet du délit.


Musée de l'Artillerie.

Le complot fasciste fait des siennes lorsque nous arrivons au Musée de l'Artillerie : en effet, ce temple du pacifisme (le plus grand musée militaire du monde) est fermé le mardi. La frustration du Politburo est d'autant plus grande que les abords dudit musée sont parsemés de pièces d'artillerie heuristiques, qui présageaient du meilleur pour le musée proprement dit. En signe de protestation, nous ordonnons à l'artillerie de faire feu sur les clochers obscurantistes de la Forteresse Pierre-et-Paul.




De l'Aurora au Musée de l'Artillerie

Le Politburo, l'esprit empli de visions martiales de koulaks déchiquetés par l'artillerie de marine, quitte à regret le Croiseur Aurora pour le Musée de l'Artillerie militaire. Sur notre chemin, nous longeons la Forteresse Pierre-et-Paul :


La seule mosquée de Saint-Petersbourg... (équitable et aussi tolérant avec les musulmans qu'avec les catholiques, les orthodoxes, les juifs, les bouddhistes, les taoistes et les fléchettistes - plus rares -, le Politburo a déposé une bombe dans ladite mosquée, comme il s'apprète à le faire dans chacun des lieux de culte de Leningrad)


Bâtiment.

Non, nous n'en savons pas plus. Bâtiment, vous dis-je.

Pèlerinage historique.

À peine arrivé à Leningrad, le Politburo s'est mis en devoir de visiter le plus important lieu de mémoire de la capitale de la Révolution : le Croiseur Aurora, dont le coup de canon sur le Palais d'Hiver, refuge du couard Kerenski, mit un terme à la révolution bourgeoise de février et sonna le commencement du pouvoir des soviets. C'est le coeur serré par l'émotion que nous approchons du mastodonte endormi, pris dans les glaces de la Néva gelée.
Bien évidemment, affichant ouvertement notre respect et notre dévotion, tant à la révolution d'octobre qu'à la Flotte Rouge, nous nous équipons de nos vareuses de matelots et arborons fièrement nos "biezkozirka", déclenchant une vague d'adoration et d'émulation socialiste chez les nombreux visiteurs du gaillard d'avant.
Les membres d'un bataillon de komsomols féminins insistent pour se faire photographier une par une en notre flatteuse compagnie, et c'est de bonne grâce que nous nous prêtons au jeu, car que serait le Politburo si il n'était que démocratique sans savoir être populaire ?
Hélas, il nous est difficile de prouver nos dires : les heuristiques futures kolkhoziennes de choc ont officié avec leurs propres appareils photos, et nos chances de retrouver ces clichés sont aussi minces que Lénine était grand. Cependant, l'une des photos a été prise avec la caméra numérique de Kliment Iefremovitch, et bien que sa qualité soit piètre, du fait de la faible longueur du bras de Natalia qui prenait la photo tout en posant dessus, elle prouve indiscutablement que nous disons vrai.
Dommage, n'est-ce pas ?

(oubli rattrapé) Le groupe GP-53B !

Ca y est, vous pouvez enfin voir nos profs ! La maman Isolda Vasiliévna et sa fille adorée qui l'appelle trois fois par jour, Dina Nikolaévna... Sinon à gauche, Ori, Téï, Léo, Rémi. C'est bibi qui prend la photo. C'était lundi après-midi, après les examens. On a fait un goûter avé la maîtresse qui est kré kré gentille.
Le visage professoral de notre groupe... Alors, la fille ressemble-t-elle à la mère ? Votre avis nous intéresse...

{bientôt des photos de Leningrad, ne vous inquiétez pas, hein...}

Correctif.

Excellente nouvelle, camarades ! Non seulement, le Politburo, invincible, comme toujours, est arrivé sain et sauf à Leningrad, mais en plus, il aura accès à internet pendant son séjour dans la ville natale de la Révolution d'Octobre ! Rendez-vous donc dès ce soir pour les premiers témoignages de notre épopée socialiste, ce qui n'est toujours pas une raison pour être en retard.

lundi 2 février 2009

Nouvelle coupure.

Cette semaine, le Parti part à Leningrad, renommée Saint-Petersbourg par les fascistes. En conséquence, les émissions ne reprendront que dans une semaine exactement, pour le récit de notre odyssée épique. Soyez exacts au rendez-vous, ou vous serez fusillés.

dimanche 1 février 2009

La partie suivante du musée est plus conventionnelle : galerie de "dioramas", tableaux géants à 180° reconstituant les points culminants de la Grande Guerre Patriotique. Bataille de Stalingrad :

Siège de Leningrad :

Bataille de Koursk :
Franchissement du Dniepr :
Et pour finir, prise de Berlin :

La section suivante est un musée militaire classique, mais imposant, regorgeant de maquettes, d'uniformes et de photos d'époque, dont ce document prouvant irréfutablement que malgré la dictature, la répression impitoyable, les procès truqués et la propagande d'Etat, le peuple américain souhaite monolithiquement se convertir au socialisme stalinien. Gageons que les malheureux GI's posant pour la postérité avec leurs frères soviétiques ont été exécutés par leurs officiers fascistes.

Pour finir, la dernière partie du musée est consacrée à l'art militaire, le plus beau de tous comme chacun le sait de l'Oural au fleuve Prout. Hélas, nous n'avons pas eu le temps de contempler ce régal des yeux en perspective, pressés par le temps et notre planning très serré. Juste avant de ressortir, nous faisons une halte dans le hall central, orné d'une statue tout à fait à notre goût.
AH QU'IL EST BEAU !!!!!

Musée de la Grande Guerre Patriotique.

Un tantinet lassé par les après-midi d'ennui à l'abshijitié, le Politburo a décidé de reprendre le cours de ses visites hebdomadaires des lieux de mémoire de la capitale du socialisme. Hier, donc, V.M. Molotov et K.I. Vorochilov se sont rendus au Musée de la Grande Guerre Patriotique, situé à l'entrée du Park Pobiedy (parc de la victoire), dont nous vous avons déjà parlé dans ces pages. Comme d'habitude, les droits d'entrée pour les étudiants, à plus forte raison aussi prestigieux que nous, sont symboliques.
Le musée est gigantesque, et se compose de quatre secteurs : Au rez-de-chaussée, la "Galerie des Larmes" (photo) commémore tous les soldats tombés au front. Au plafond, 2 600 000 chaines en cuivre au bout desquelles pendent des larmes de cristal représentent les pleurs des familles des 26 000 000 de morts soviétiques dans leur lutte héroïque contre la barbarie nazie et capitaliste.
Au fond du couloir, une salle circulaire décorée de même, abrite une statue de la Mère-Patrie pleurant ses fils.


Le tout est impressionnant, comme tout ce qui a été construit sous l'inspiration du camarade Staline, bien évidemment.