mercredi 4 février 2009

Un nouveau sabotage sur notre route.

La journée du Politburo a commencé de travers, comme d'habitude. Nous avions l'intention de visiter la maison-musée du camarade Kirov, premier secrétaire du Parti Communiste de Leningrad, assassiné dans les années 1930. Les mauvaises langues insinuent que le grand camarade Staline aurait ordonné cet abject crime, ce qui est évidemment grotesque, et s'en serait servi de prétexte pour déclencher les Grandes Purges, une idée absolument ridicule qui ne mérite pour tout commentaire qu'un silence méprisant. Quoiqu'il en soit, l'appartement-musée de ce noble martyr de l'internationalisme était fermé le mercredi. Nous nous sommes donc rabattus sur la visite du Musée d'Histoire Politique de la Russie, entamée la veille, mais que nous n'avons pas eu le temps de terminer. Le musée se situe dans les appartements occupés par le grand Lénine lui-même du temps de la Grande Révolution Socialiste d'Octobre et possède une très riche collection d'archives remontant à la Guerre Civile contre la racaille blanche. Prévoir une après-midi complète au moins pour la visite du musée, lequel, cependant, en vaut largement la peine, d'autant qu'il est à environ soixante pour cent bilingue russe/anglais, pour les koulaks attachés aux sabirs impérialistes.

La visite achevée, nous mettons le cap sur le Musée d'Histoire de l'Artillerie, cette fois-ci ouvert. Le parc de véhicules militaires entraperçu la veille tient largement ses promesses, enthousiastes devant tant de pacifisme antifasciste, nous le photographions sous tous les angles, puis la batterie de l'appareil photo nous lâche : trahison ! Après avoir fait fusiller l'ingénieur de la récalcitrante mécanique néotrotskyste, nous nous faisons une raison et poursuivons notre chemin.



La visite du musée en elle-même est peu surprenante : un musée militaire classique, avec maquettes, uniformes sous vitrine, photographies, etc... Ce musée-ci, comme son nom l'indique, se distingue cependant par son exceptionnelle collection de pièces d'artillerie en tous genres, qui ornent les différentes salles et en tracent les allées, du ribaudequin au missile nucléaire.
Nous ressortons à la nuit tombée, quasiment jetés dehors par les gardes vindicatifs et désireux de finir leur service, non sans avoir fait un bout de discussion au gardien du vestiaire, douteux individu intéressé par le manteau est-allemand du camarade Vorochilov, et nous expliquant avec un sourire entendu qu'il est lui même collectionneur d'uniformes allemands. Il n'a pas précisé de quelle allemagne il s'agit, mais son rictus l'a trahi. Peu désireux de connaître la vérité, et encore moins de lier connaissance avec cet olibrius néonazi, nous battons en retraite précipitamment.

Quand à la fin de soirée, nous la passons dans le centre-ville, à contempler le splendide Palais d'Hiver tout illuminé, la Perspective Nevski, puis nous dînons dans un excellent, mais cher, restaurant, avant de rentrer au bercail, épuisés, mais heuristiques.

Demain sera consacré à la visite de la forteresse de Kronstadt, bastion de la Flotte Rouge hébergeant toujours moult navires de guerre dont la vision nous réjouit d'avance. Ne manquez pas notre récit dans la soirée, camarades, et n'oubliez pas, le Parti vous surveille toujours.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

La haie d'honneur est terrifiante! Pikalumet de la paix

Simple a dit…

Tiens ? Je croyais la totalité de la flotte soviétique déjà envoyée par le fond... Oups, je n'aurai peut-être pas dû dire ça. Il faudra que je pense à revêtir une armure la prochaine fois que je croiserai le camarade Vorochilov (vous voyez, j'ai réussi à en retrouver l'orthographe finalement).

Anonyme a dit…

Et si nous pouvions voir le"splendide Palais d'Hiver" :une seule petite photo,svp.

Anonyme a dit…

Ouais, je suis d'accord avec Anonyme. C'est une des plus belle ville d'Europe, bon sang!