Pour atteindre l'île sur laquelle se trouve la ville et les installations militaires, nous traversons une longue digue lancée à travers la baie gelée, qui la relie au continent. Le minibus nous dépose en centre-ville, et nous nous lançons immédiatement à l'aventure, confiants dans le communisme pour nous guider, et méprisant courageusement les précautions bourgeoises d'usage, comme l'achat d'un plan. De toutes façons, dans l'Avenue Lénine, on ne peut pas se perdre, pas plus que dans la rue "Sovietskaya" qui la croise et que nous empruntons, longeant une sorte de gigantesque caserne en briques rouge, peut-être une prison, aussi improbable que cela puisse paraître au pays des soviets.
Le bâtiment est endommagé, la rue est déserte et les trottoirs arpentés par des groupes de matelots dans leur long manteau noir d'hiver : l'ambiance est au rendez-vous et nous ravit. Joie encore plus grande, une escouade de galopins tout juste échappés des Petits Octobristes, nageant dans leurs manteaux d'uniforme et leurs chapkas. Âge
moyen de l'unité, environ douze ans. Il est toujours aussi plaisant de voir que la Marine crée ainsi des vocations spontanées et précoces chez les plus jeunes et les plus heuristiques de nos camarades d'Union Soviétique ! Vive l'armée !
Nous échouons dans un restaurant situé dans le même bâtiment que le club des officiers de la garnison et les bureaux du parti Russie Unie : angoisse à l'idée de se tromper de porte et d'en voir trop... Finalement, nous expédions notre "bizness lunch" et repartons. Ce n'était pas bon, mais ce n'était pas cher, et c'était gras.
L'étape suivante est une cathédrale. Je vous entends déjà vous indigner, gronder, à juste titre, contre cet avilissement de vos héros. Rassurez-vous, camarades, elle a été transformée en musée de la marine.
La lumière est exceptionnelle, inspirée sans doute par le rayonnement de Staline. Nous visitons de fond en comble l'exposition, consacrée à l'histoire de la flotte russe, puis soviétique, puis russe, de l'île. Notre joie est à son comble lorsque nous constatons qu'elle ne souffle pas un mot de la prétendue révolte des marins de Kronstadt. Elle n'a donc jamais eu lieu ! Nous voilà rassurés, la Flotte Rouge et le Parti Bolchévik sont toujours sans tâche aucune.
Le bâtiment est endommagé, la rue est déserte et les trottoirs arpentés par des groupes de matelots dans leur long manteau noir d'hiver : l'ambiance est au rendez-vous et nous ravit. Joie encore plus grande, une escouade de galopins tout juste échappés des Petits Octobristes, nageant dans leurs manteaux d'uniforme et leurs chapkas. Âge
moyen de l'unité, environ douze ans. Il est toujours aussi plaisant de voir que la Marine crée ainsi des vocations spontanées et précoces chez les plus jeunes et les plus heuristiques de nos camarades d'Union Soviétique ! Vive l'armée !
Nous échouons dans un restaurant situé dans le même bâtiment que le club des officiers de la garnison et les bureaux du parti Russie Unie : angoisse à l'idée de se tromper de porte et d'en voir trop... Finalement, nous expédions notre "bizness lunch" et repartons. Ce n'était pas bon, mais ce n'était pas cher, et c'était gras.
L'étape suivante est une cathédrale. Je vous entends déjà vous indigner, gronder, à juste titre, contre cet avilissement de vos héros. Rassurez-vous, camarades, elle a été transformée en musée de la marine.
La lumière est exceptionnelle, inspirée sans doute par le rayonnement de Staline. Nous visitons de fond en comble l'exposition, consacrée à l'histoire de la flotte russe, puis soviétique, puis russe, de l'île. Notre joie est à son comble lorsque nous constatons qu'elle ne souffle pas un mot de la prétendue révolte des marins de Kronstadt. Elle n'a donc jamais eu lieu ! Nous voilà rassurés, la Flotte Rouge et le Parti Bolchévik sont toujours sans tâche aucune.
2 commentaires:
Et éventuellement, on pourrait savoir comment c'est, Kronstadt? Si c'est beau, comment est le paysage, quoi...?
"Ben koi", y'a des grosses églises et de bâtiments en briques à l'abandon.
Tu t'attendais à autre chose?
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