Camarades de l'Union Soviétique et du Soviet de Bordograd !
Désireux de couper court aux rumeurs absurdes diffusées par des agitateurs fascistes, le Politburo rend public le communiqué suivant.
Samedi 9 mai, a eu lieu le célèbre День Победы, prononcer Diènne Pabiédie, le Jour de la Victoire, durant lequel les russes fêtent la victoire (notez la logique certaine) sur l'Allemagne nazie à l'issue de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945). La veille, 8 mai, les rues autour de la Place Rouge étaient déjà pavoisées : drapeaux rouges à tous les réverbères, gigantesques affiches exaltant le courage du soldat rouge (et ne lésinant pas sur les étoiles, les faucilles et les marteaux), et musique martiale dans tous les magasins et lieux publics, aéroports par exemple, où le camarade Molotov a passé beaucoup de temps ces derniers jours pour une histoire de valise perdue, mais ceci nous emmènerait trop loin de notre sujet. Environ un russe sur trois arbore à la boutonnière, ou bien accroché aux bretelles de son sac, ou encore noué au poignet, le ruban de Saint-Georges, rayé de noir et d'orange, symbole de l'armée russe et plus généralement de la victoire, ce qui est plus ou moins synonyme, il faut bien l'avouer. Ce motif à rayures est également largement repris sur les affiches, toutes plus ou moins insoutenables. À titre personnel, j'attribuerai l'oscar du mauvais goût à celle représentant une colombes dont les ailes sont figurées par ledit ruban représentant l'armée ; même si la photo géante d'enfant-soldat en uniforme soviétique ne se défend pas mal non plus.
Bref, l'ambiance était à la fête, les soldats et les miliciens patrouillaient les rues en meutes, le pas allègre et la matraque guillerette. Enchanté, le Politburo du PCUB, en la personne de son unique représentant sur place - moi - se faisait un plaisir et un devoir d'être présent le lendemain matin sur la Place Rouge assister au défilé. Le camarade Vorochilov, parti quelques jours inspecter les sovkhozes français et renforcer la coopération avec la République Populaire de Pologne, devait rentrer aux alentours de deux heures du matin, juste à temps pour honorer de sa présence la parade de l'Armée Russe. Tout allait bien jusque là.
Comme prévu, Kliment Iefremovitch débarqua à l'abshijitié peu de temps avant trois heures. Les retrouvailles émues avec son vieux compagnon d'armes (moi) passées, le Politburo décréta l'extinction des feux. Il était plus de trois heures. La parade commençait à dix heures du matin, et la Place Rouge devait être bouclée à huit. Pour éviter un minimum l'affluence, il fallait se lever à cinq heures. Et nous n'avons pas pu. Personnellement, je n'ai même pas entendu le réveil. Kliment Iefremovitch assure avoir distingué un son dans le lointain, mais le résultat est le même : nous avons dormi jusqu'à treize heures trente. Pour la parade, c'était loupé. Nous avons même raté la rediffusion à la télé.
Voilà, c'est l'entière et piteuse vérité. Nous démissionnons (mais l'un après l'autre, pour pouvoir refuser mutuellement nos démissions, pas fous).
À la prochaine camarades !
Désireux de couper court aux rumeurs absurdes diffusées par des agitateurs fascistes, le Politburo rend public le communiqué suivant.
Samedi 9 mai, a eu lieu le célèbre День Победы, prononcer Diènne Pabiédie, le Jour de la Victoire, durant lequel les russes fêtent la victoire (notez la logique certaine) sur l'Allemagne nazie à l'issue de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945). La veille, 8 mai, les rues autour de la Place Rouge étaient déjà pavoisées : drapeaux rouges à tous les réverbères, gigantesques affiches exaltant le courage du soldat rouge (et ne lésinant pas sur les étoiles, les faucilles et les marteaux), et musique martiale dans tous les magasins et lieux publics, aéroports par exemple, où le camarade Molotov a passé beaucoup de temps ces derniers jours pour une histoire de valise perdue, mais ceci nous emmènerait trop loin de notre sujet. Environ un russe sur trois arbore à la boutonnière, ou bien accroché aux bretelles de son sac, ou encore noué au poignet, le ruban de Saint-Georges, rayé de noir et d'orange, symbole de l'armée russe et plus généralement de la victoire, ce qui est plus ou moins synonyme, il faut bien l'avouer. Ce motif à rayures est également largement repris sur les affiches, toutes plus ou moins insoutenables. À titre personnel, j'attribuerai l'oscar du mauvais goût à celle représentant une colombes dont les ailes sont figurées par ledit ruban représentant l'armée ; même si la photo géante d'enfant-soldat en uniforme soviétique ne se défend pas mal non plus.
Bref, l'ambiance était à la fête, les soldats et les miliciens patrouillaient les rues en meutes, le pas allègre et la matraque guillerette. Enchanté, le Politburo du PCUB, en la personne de son unique représentant sur place - moi - se faisait un plaisir et un devoir d'être présent le lendemain matin sur la Place Rouge assister au défilé. Le camarade Vorochilov, parti quelques jours inspecter les sovkhozes français et renforcer la coopération avec la République Populaire de Pologne, devait rentrer aux alentours de deux heures du matin, juste à temps pour honorer de sa présence la parade de l'Armée Russe. Tout allait bien jusque là.
Comme prévu, Kliment Iefremovitch débarqua à l'abshijitié peu de temps avant trois heures. Les retrouvailles émues avec son vieux compagnon d'armes (moi) passées, le Politburo décréta l'extinction des feux. Il était plus de trois heures. La parade commençait à dix heures du matin, et la Place Rouge devait être bouclée à huit. Pour éviter un minimum l'affluence, il fallait se lever à cinq heures. Et nous n'avons pas pu. Personnellement, je n'ai même pas entendu le réveil. Kliment Iefremovitch assure avoir distingué un son dans le lointain, mais le résultat est le même : nous avons dormi jusqu'à treize heures trente. Pour la parade, c'était loupé. Nous avons même raté la rediffusion à la télé.
Voilà, c'est l'entière et piteuse vérité. Nous démissionnons (mais l'un après l'autre, pour pouvoir refuser mutuellement nos démissions, pas fous).
À la prochaine camarades !
4 commentaires:
BRAVO!C'est très fort...On en a envoyé au goulag pour moins que ça! Pourrait-on, par ailleurs, voir des photos de ces fameuses affiches?
Mais non, ce n'est pas vous, c'est un complot fasciste qui, d'une part, fixe les vols trop tard dans la nuit, et, d'autre part, du fabriquant de votre réveil, qu'il a conçu de manière à ce qu'il ne puisse vous réveiller, vous, en tant que membres du Politburo !
"C'est un scandale", comme disait l'Autre !!!
Ah, j'oubliais. François avait oublié son appareil photo à l'abshijitié. Donc, pas de photos non plus. Rien de rien !
Et camarade Guillaume, il faut bien le reconnaître, les fascistes n'y sont pour rien, c'est nous qui avons salement merdé. ça arrive.
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