Le Parti est enchanté. Après des débuts difficiles avec nos camarades-professeurs, le voile se déchire sur leur parfaite conformité idéologique avec les canons du stalinisme orthodoxe. Isolda Vassilievna, les larmes aux yeux nous demande de ne pas lire "URSS" -comme indiqué dans nos manuels modernes- mais "Russie", ou encore de dire "Saint-Petersbourg" au lieu de "Leningrad". Indignation dans les rangs du Parti. Patchimou ? Pourquoi ? Les éléments de réponse apportés par ce vénérable personnage sont heuristiques. Voici ces propos, vaguement traduis de l'infâme sabir russo-franco-anglais que la malheureuse est forcée de parler pour se faire comprendre de notre groupe internationaliste (trois français, une brésilienne, un indonésien et parfois un irakien) : "L'URSS n'existe plus. Malheureusement. Du temps de l'URSS, la vie était dure, mais nous étions tous amis. 150 peuples dans 15 républiques, et un seul pays ! Ukrainiens, Géorgiens, Russes, Biélorusses, tous amis ! Maintenant, la vie est plus facile, mais nous ne sommes plus amis. Voilà pourquoi je dis 'malheureusement'."
La foule, qui a écouté ce discours la larme à l'œil, éclate en applaudissement nourris et brandit des portraits de Staline. "Vy znaitie Stalin ?" ("vous connaissez Staline ?"), demande l'adorable créature avec un sourire mutin. Kaniechna, my znaiem ! Bien sûr, que nous le connaissons !
Un peu plus tard dans le cours, Isolda nous décrit son point de vue sur la pacification de la Géorgie. "C'est de la politique sale. Saakachvili (le "président" géorgien, NLDR) est trèèès ambitieux, et il aime le pouvoir. (mimique de circonstance) Voilà pourquoi je dis que c'est une sale histoire." Nous voilà rassurés. Son orientation idéologique est sans défaut.
Dina Nikolaievna (notre second professeur) n'est pas en reste sur le plan du stalinisme. Les mots de "Vielikaya Otietchesvennaya Voyna" (Grande Guerre Patriotique, la 2ème Guerre Mondiale vue par les russes) la plongent en transe. Quand le camarade Vorochilov (François, quoi) utilise son prénom comme exemple (Kliment), elle réagit au quart de tour, telle une Lada bien réglée. "Da ! Kliment Vorochilov. On voyna geroy ! Vsie znaiout ievo !" "Oui ! Kliment Vorochilov ! C'est un héros de guerre ! Nous le connaissons tous !" Ravissement général. Plus tard, quand elle aperçoit les décorations subtiles dont le camarade Molotov a orné la page de garde de son cahier d'histoire (une médaille de l'Armée Rouge, recopiée à la perfection), elle entonne "Svyachennaya Voina" (La Guerre Sainte), un chant patriotique d'époque. Contraste étrange, elle a une voix superbe, sans doute plus faite pour chanter des romances que les paroles... disons entraînantes... de cet hymne martial. Elle connait aussi à la perfection La Varsovienne, et le Parti ne désespère pas de lui faire chanter L'Internationale, voire "Soldaty v put !" (Soldats, en marche !) avant la fin du semestre. Et elle, elle nous autorise et nous encourage à lire SSSR (URSS) dans nos cahiers, quand l'occasion se présente. Ah, et précisons qu'elle est une supportrice fervente du club de football de l'Armée (le CSKA).
L'idéologie stalienne se porte à merveille en Russie, camarades de France. Prenez-en de la graine !
La foule, qui a écouté ce discours la larme à l'œil, éclate en applaudissement nourris et brandit des portraits de Staline. "Vy znaitie Stalin ?" ("vous connaissez Staline ?"), demande l'adorable créature avec un sourire mutin. Kaniechna, my znaiem ! Bien sûr, que nous le connaissons !
Un peu plus tard dans le cours, Isolda nous décrit son point de vue sur la pacification de la Géorgie. "C'est de la politique sale. Saakachvili (le "président" géorgien, NLDR) est trèèès ambitieux, et il aime le pouvoir. (mimique de circonstance) Voilà pourquoi je dis que c'est une sale histoire." Nous voilà rassurés. Son orientation idéologique est sans défaut.
Dina Nikolaievna (notre second professeur) n'est pas en reste sur le plan du stalinisme. Les mots de "Vielikaya Otietchesvennaya Voyna" (Grande Guerre Patriotique, la 2ème Guerre Mondiale vue par les russes) la plongent en transe. Quand le camarade Vorochilov (François, quoi) utilise son prénom comme exemple (Kliment), elle réagit au quart de tour, telle une Lada bien réglée. "Da ! Kliment Vorochilov. On voyna geroy ! Vsie znaiout ievo !" "Oui ! Kliment Vorochilov ! C'est un héros de guerre ! Nous le connaissons tous !" Ravissement général. Plus tard, quand elle aperçoit les décorations subtiles dont le camarade Molotov a orné la page de garde de son cahier d'histoire (une médaille de l'Armée Rouge, recopiée à la perfection), elle entonne "Svyachennaya Voina" (La Guerre Sainte), un chant patriotique d'époque. Contraste étrange, elle a une voix superbe, sans doute plus faite pour chanter des romances que les paroles... disons entraînantes... de cet hymne martial. Elle connait aussi à la perfection La Varsovienne, et le Parti ne désespère pas de lui faire chanter L'Internationale, voire "Soldaty v put !" (Soldats, en marche !) avant la fin du semestre. Et elle, elle nous autorise et nous encourage à lire SSSR (URSS) dans nos cahiers, quand l'occasion se présente. Ah, et précisons qu'elle est une supportrice fervente du club de football de l'Armée (le CSKA).
L'idéologie stalienne se porte à merveille en Russie, camarades de France. Prenez-en de la graine !
5 commentaires:
Que pense t-on de la réhabilitation de Nicolas II?
Quand aurons-nous droit à la photo de ces vaillantes héroïnes? On aimerait bien voir aussi les autres élèves de votre groupe!
Ho! oui et de l'étudiante brésilienne !!!!
Pour ma part je pencherai volontiers poour l'Irakien ; Ne cache t-il pas d'ailleurs des armes de destructions massives sous sa chapka ?
Les libidineux qui veulent des photos de notre condisciple brésilienne vont être déçus. Mais bref, passons. Des photos de groupe, ça parait tendu, mais pourquoi pas ? Quand tout le monde sera en uniforme, naturellement.
Enregistrer un commentaire