mercredi 13 mai 2009

Que le peuple se rassure.

Camarades de l'Union Soviétique et du Soviet de Bordograd !
Désireux de couper court aux rumeurs absurdes diffusées par des agitateurs fascistes, le Politburo rend public le communiqué suivant.
Samedi 9 mai, a eu lieu le célèbre День Победы, prononcer Diènne Pabiédie, le Jour de la Victoire, durant lequel les russes fêtent la victoire (notez la logique certaine) sur l'Allemagne nazie à l'issue de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945). La veille, 8 mai, les rues autour de la Place Rouge étaient déjà pavoisées : drapeaux rouges à tous les réverbères, gigantesques affiches exaltant le courage du soldat rouge (et ne lésinant pas sur les étoiles, les faucilles et les marteaux), et musique martiale dans tous les magasins et lieux publics, aéroports par exemple, où le camarade Molotov a passé beaucoup de temps ces derniers jours pour une histoire de valise perdue, mais ceci nous emmènerait trop loin de notre sujet. Environ un russe sur trois arbore à la boutonnière, ou bien accroché aux bretelles de son sac, ou encore noué au poignet, le ruban de Saint-Georges, rayé de noir et d'orange, symbole de l'armée russe et plus généralement de la victoire, ce qui est plus ou moins synonyme, il faut bien l'avouer. Ce motif à rayures est également largement repris sur les affiches, toutes plus ou moins insoutenables. À titre personnel, j'attribuerai l'oscar du mauvais goût à celle représentant une colombes dont les ailes sont figurées par ledit ruban représentant l'armée ; même si la photo géante d'enfant-soldat en uniforme soviétique ne se défend pas mal non plus.

Bref, l'ambiance était à la fête, les soldats et les miliciens patrouillaient les rues en meutes, le pas allègre et la matraque guillerette. Enchanté, le Politburo du PCUB, en la personne de son unique représentant sur place - moi - se faisait un plaisir et un devoir d'être présent le lendemain matin sur la Place Rouge assister au défilé. Le camarade Vorochilov, parti quelques jours inspecter les sovkhozes français et renforcer la coopération avec la République Populaire de Pologne, devait rentrer aux alentours de deux heures du matin, juste à temps pour honorer de sa présence la parade de l'Armée Russe. Tout allait bien jusque là.

Comme prévu, Kliment Iefremovitch débarqua à l'abshijitié peu de temps avant trois heures. Les retrouvailles émues avec son vieux compagnon d'armes (moi) passées, le Politburo décréta l'extinction des feux. Il était plus de trois heures. La parade commençait à dix heures du matin, et la Place Rouge devait être bouclée à huit. Pour éviter un minimum l'affluence, il fallait se lever à cinq heures. Et nous n'avons pas pu. Personnellement, je n'ai même pas entendu le réveil. Kliment Iefremovitch assure avoir distingué un son dans le lointain, mais le résultat est le même : nous avons dormi jusqu'à treize heures trente. Pour la parade, c'était loupé. Nous avons même raté la rediffusion à la télé.

Voilà, c'est l'entière et piteuse vérité. Nous démissionnons (mais l'un après l'autre, pour pouvoir refuser mutuellement nos démissions, pas fous).

À la prochaine camarades !

mardi 28 avril 2009

Spectacle pour le Jour de la Victoire. Dans les coulisses.

Avant l'heure H, la tension monte chez les artistes peu à l'aise dans leurs costumes de pingouins.

A gauche, Raymond, ténor indonésien à la voix exceptionnelle. A droite, Rémy, se grattant l'oreille.
Au piano, toujours le génial Guénnadi Pavlovitch.

La salle est encore vide... Imaginez-la pleine aux trois quarts.

Retrouvez Rémy et François en train de chanter via Facebook...

vendredi 24 avril 2009

Kremlinsolite

Scène typique de la Russie moderne : conversation mystérieuse entre un militaire, un jeune à casquette et un maffieux probable.

Faucon du Kremlin. Son job, le jour, consiste à faire fuir les autres oiseaux. "L'oiseau travaille" m'a dit sa propriétaire, une sorte de femme sauvage en tenue de camouflage. Le soir, on lui fait manger des foies de tchétchènes.

Allez, encore une photo interdite. Forcément, un jour, je vais me faire griller, et l'appareil photo finira aussi broyé que le doigt me servant à appuyer sur le déclencheur.

Regardez attentivement (si besoin cliquez sur la photo) le t-shirt de la fille bras levés se faisant prendre en photo. La Grande Révolution Socialiste d'Octobre est décidément universelle et éternelle. Inutile de résister : laissez-vous entraîner dans la grande marche vers la démocratie.

Архитектурний ансамбль Кремля - Ensemble architectural du Kremlin. Petit aperçu.





Bon d'accord, il y a déjà des photos du Kremlin sur ce blog. Mais celles-ci ont été prises de jour et surtout par beau temps, avec en prime un appareil photo plus performant.

Парк Культуры - Parc de la Culture


La majestueuse navette Bouran, prête plus que jamais au décollage. Un de ces jours, je vais craquer, et m'en servir pour quitter Moscou et rentrer à la maison.

On est en sécurité au Parc de la Culture !

Les miroirs déformants n'amusent, bien entendu, que les enfants.

Accident lors de la vernalisation de clémentines


Citoyens de l'Union Soviétique, camarades ouvriers et paysans. Au nom des pouvoirs qui me sont conférés par le peuple soviétique libre, je proclame l'état d'urgence et la quarantaine à la chambre 17, au 5e étage de l'abschijitié bloc 12. Ne cédez pas à la panique. Notre patrie socialiste rayonnante ne doit pas s'inquiéter exagérément de ce qui semble être, à première vue, un accident de vernalisation de clémentines. Des brigades de choc en tenues NBC (proctection anti-Nucléaire, Bactériologique, Chimique) s'occupent héroïquement de désinfecter la zone dangereuse. Les habitants potentiellement infectés sont entre les mains habiles des meilleurs médecins de notre glorieuse URSS. Tout ira pour le mieux. Les fleurs de notre jardin d'éden du communisme triomphant brilleront aussi forts que les étoiles rouges du Kremlin.

mercredi 22 avril 2009

"Okilsonmignonlépeticha !" (à dire avec voix de petite fille)

JustifierLes parents du camarade Vorochilov (les malheureux) en visite à Moscou. Comme en témoigne cette photo, ils sont d'ardents léninistes défenseurs de la cause prolétarienne rouge. La camarade-mère Anne-Marie s'est en effet rendue maintes fois en Allemagne de l'Est, sa véritable patrie, tandis que le camarade père Jean-Michel chante avec ferveur de nombreux chants révolutionnaires et connaît par coeur les oeuvres de Marx, Engels et Lénine.
Bel aperçu de la Russie actuelle : la majestueuse Bibliothèque Lénine envahie par Samsung ! Horreur ! Devant cette infamie innommable, Dostoïevski préfère tourner le dos.

Clochards moscovites typiques, victimes du grand capital. Ne leur reste que les cigarettes et la bière Baltika 3. Du temps du génial Staline, de tels parasites sociaux allaient mettre en valeur les terres déjà naturellement fertiles de Sibérie arctique.

dimanche 19 avril 2009

Le parcours IEDG Bordeaux-Moscou est génial !





Paysage habituel.

Regardez attentivement cette photographie, prise depuis la fenêtre de notre appartement. Qu'y voyez-vous d'étrange, voire d'inhabituel ? Cherchons ensemble. Au premier plan, le bunker-fac de langues étrangères. Ensuite, la cour, glauque et peuplée d'arbres déplumés, puis, à droite, un autre abschijitié encore plus pourri que le nôtre (ils ont des cuisines et salles de bains communes pour chaque étage, les malheureux !). Et enfin, à l'arrière-plan, le ciel grisâtre et la ligne d'immeubles minables. Et recouvrant le tout, le tapis de neige sale. Rien d'inhabituel. Sauf que cette photo a été prise aujourd'hui, 19 avril. DE LA NEIGE UN 19 AVRIL !! PAYS DE MEEEEERDE !

Une bonne raison de choisir Moscou !







mercredi 8 avril 2009

Le moral remonte...


...puisque nous continuons à faire des photos idiotes. Mais reconnaissez qu'on a bien fait d'acheter les ceintures, elles manquaient clairement à l'ensemble.

Le Bon, la Brute et le Type Chiant.

Voici quelques jours, Ioannis, tout fier de son appareil photo flambant neuf plein de gadgets et destiné aux vrais pros, s'est amusé à nous photographier sur le vif au cours de nos activités habituelles (à savoir, ne rien faire, pour ne rien vous cacher). La série de portraits est frappante de vérité et illustre parfaitement le désopilant calembour contenu dans le titre de ce non moins désopilant article. Voilà donc, dans l'ordre, le Bon :

La Brute :


Et le Type Chiant :


NdlR : le qualificatif peu élogieux récupéré par Rémy est surtout là parce que ça rime avec "truand", vous l'aurez tous compris. En aucun cas il n'engage notre jugement sur Rémy, bien loin d'être un simple "type chiant" (sur son bouquin par contre, on ne voit pas trop que dire d'autre...). Excusez donc, surtout toi Rémy, cette licence poétique. À bon entendeur...




samedi 4 avril 2009

à l'est, rien de nouveau.

Le silence radio se prolonge sur le blog du PCUB. Pourquoi, se demande la foule éplorée ? Qu'est-ce donc qui retient vos héros prolétariens préférés d'écrire ? Que se passe t'il ? Rien. Il ne se passe absolument rien. Kliment Iefremovitch est sorti de l'hôpital la semaine dernière et a passé une semaine complète au repos quasi-absolu. Il est maintenant en pleine forme, ou du moins, autant que sa santé habituelle le lui permet.
La vie à l'abshijitié est d'un ennui mortel. Molotov compte, sur son calendrier de la Marine Russe, les jours qui le séparent encore de son retour, le 22 avril. Vorochilov se traîne et lit un livre par jour. Nos colocs ne valent guère mieux. Ioannis a définitement déserté la podfak et n'ouvre plus les yeux avant quatorze heures, heure de Moscou. Rémy s'enfonce dans la schizophrénie la plus totale, alternant phases d'hystérie enjouée, abattement profond et résurgences de sa personnalité gaulliste malmenée par ce pays de dingues. Depuis plus d'un mois, le ménage n'est plus fait et les visites s'espacent. Avec quoi nettoierions-nous notre appartement, étant donné que serpillères et éponges sont d'une saleté encore plus répugnante que le sol et les murs ?
La décadence s'est installée et fait désormais partie de notre morne quotidien, preuve que l'être humain s'habitue à tout, comme par exemple, le matin, à esquiver, dans la salle de bains, les morceaux de peinture qui se sont détachés du plafond tout au long de l'année ; à éviter soigneusement le "tapis de bain", cette loque noirâtre baignant en permanence dans la flaque d'eau qui suinte de l'évier fuyant et dans laquelle nagent des filaments noirs de crasse à la dérive. On s'habitue aussi à tirer le rideau de douche, rigide à force de saleté, avec lenteur et précaution : la tringle qui le soutient, rongée par la rouille, s'est brisée il y a deux semaines, et ne tient plus qu'en équilibre précaire.
On s'habitue, dans la cuisine, à passer deux fois l'éponge sur la table pendant les repas : une fois après, quand on a le temps, mais surtout, une fois avant, pour dégager quelques centimètres carrés libres de miettes et autres débris organiques non identifiés où poser notre assiette.
On s'habitue à ne jamais marcher pieds nus, sous peine d'emporter, collée à la voûte plantaire, la poussière et les débris de terre accumulés depuis février. On s'habitue à la pénombre ambiante : si le soleil rachitique de Moscou réussit parfois à percer les nuages, il n'arrive pas à faire son chemin à travers les vitres que nous n'avons jamais nettoyées.
Pour passer le temps, l'après-midi, nous regardons la télé (quand l'écran est visible : si un rayon de lumière se pose dessus, la poussière qui le recouvre scintille et rend impossible la vision de l'image). Du matin au soir, TV5 Monde nous accompagne et nous rappelle que la nullité culturelle de la télévision russe n'a absolument rien à envier aux émissions françaises. Parfois, pris de scrupules, nous passons sur des chaînes russophones. Aujourd'hui, sur "Zvezda" (l'Etoile), les choeurs de l'armée russe ont interprété un large répertoire de chants patriotiques. Avec les choeurs de l'armée rouge, il était possible de se concentrer sur la mélodie, mais nous sommes maintenant atteints de la malédiction du langage : nous comprenons. Accompagnant des paroles d'une bêtise patriotique affligeante ("rayonne, ô toi notre patrie bien-aimée"), la musique des chants russes s'est mise au goût du jour et ressemble comme deux gouttes d'eau à la variété pitoyable que diffusent toutes leurs radios (et les nôtres). Comme nous pensions toucher le fond, le pire est arrivé sous la forme d'un choeur de gamins d'entre cinq et dix ans en uniforme interprétant une chanson à la gloire de l'armée (notre armée est la plus forte, notre armée est la plus audacieuse). Nous n'avons pas pu supporter jusqu'au bout le spectacle insoutenable de ces mômes si tôt décérébrés par l'idéologie nationaliste extrémiste que semblent partager tous les russes, et avons passé le reste de l'après-midi en traînant minablement jusqu'au soir, ou nous postons ce triste, mais entièrement véridique, compte-rendu.

Venez nous chercher !

dimanche 29 mars 2009

Ah, qu'il est bien entouré !


Ce soir, Vorochilov sort de l'hôpital. En attendant, samedi, le camarade Molotov a jugé bon pour le moral de son compagnon d'armes de lui démontrer, ainsi qu'au monde entier, à quel point il est soutenu par les prolétaires de tous les pays. Evidemment, nous avons eu des problèmes à l'hôpital, et les infirmiers nous ont interdit de rentrer à dix dans la chambre de Kliment Iefremovitch. Qu'à cela ne tienne ! Le maréchal se sentant assez bien pour marcher et quitter son lit, c'est dans le couloir que nous avons organisé notre soviet de soutien. De gauche à droite : Rémy, Tae (Thaïlande), Ionida (Albanie) et derrière elle, la tête de Tiphaine, au centre, dans la très seyante tenue de l'hôpital Lyssenko, le héros du jour Kliment Iefremovitch. Amandine (avec le charmant sourire), Guillaume (au fond), Virginie, Ioannis, Lindita (Albanie). Assis, au premier plan, votre serviteur, qui s'est inséré comme il a pu après avoir réglé le retardateur de l'appareil photo.
Voilà voilà, c'est tout pour ce soir. Comme vous pouvez le constater, Vorochilov est loin d'être seul dans son calvaire !

vendredi 27 mars 2009

Du nouveau !

Bref flash-info. Kliment Iefremovitch se remet bien des suites de l'opération et a pu passer des coups de fil aux siens restés en France à se ronger les sangs. Evidemment, il est encore très faible, mais absolument hors de danger, pas d'inquiétude, donc, peuple soviétique, le maréchal reviendra bientôt prendre la tête de ses troupes pour bouter les fascistes hors du monde libre. En attendant, on travaille à bouter la faiblesse hors de son organisme de fer. Courage, camarade Vorochilov !

jeudi 26 mars 2009

Encore un sabotage infâme !

Le complot capitaliste frappe encore et toujours, et comme toujours, s'attaque aux faible et au proies faciles !
Ce matin, alors qu'il 'asseyait sur sa chaise dans notre salle de cours, avide d'apprendre comme toujours, encore plus des subtilités linguistique de la belle langue russe, une douleur fulgurante a déchiré la poitrine du camarade Vorochilov. L'intellect du vaillant commissaire du peuple est tel, que son diagnostic est immédiat : pneumothorax, provoqué sans doute par l'ingestion de particules amiantisées dans son borsh quotidien. L'implication de la CIA est évidente, mais nous nous vengerons plus tard. En attendant, il faut sauver le soldat Vorochilov !
Le Politburo, représenté ici par son seul membre encore sain de corps et d'esprit (ce qui exclut également le camarade Antonov), tient à remercier Rémy, qui, bien que fasciste gaulliste notoire, a porté le camarade Vorochilov blessé jusqu'à l'hôpital Lyssenko ou nous songeons à abonner le vaillant commissaire du peuple. Le camarade Molotov n'était pas en cours ce matin, et n'a pu remplir son devoir de camarade et d'ami ; croyez bien qu'il se sent minable et que la prochaine fois, il choisira un autre jour pour sècher les cours que celui ou Kliment Iefremovitch nous refera une saloperie. En tous cas, dès qu'il apprit la nouvelle, il fonça à l'hôpital, pour y trouver son camarade dans un état encourageant, les spécialistes soviétiques lui prédisant tout au plus quelques jours d'observation. C'est donc l'âme en paix que V.M. Molotov laissa son comparse à l'hôpital et retourna à l'abshijitié lui ramener ses affaires, commettant même la stupidité innomable de traîner en route. Il a vraiment honte de lui, ce soir, mais pouvait-il deviner que deux heures plus tard, tout aurait changé et qu'une opération s'avérait nécessaire ?
Le marathon recommence. Cette fois-ci, le chauffeur de taxi connaissait l'adresse de l'hôpital (forcément, c'était le même que pour le premier voyage, grâce à moi cet ahuri a amplement gagné sa journée.), j'ai donc perdu moins de temps à lui expliquer le chemin en russe, mais même ainsi, je suis arrivé trop tard. Kliment était déjà dans les vapes, une équipe de chirurgiens s'affairant autour de lui pour le retaper. Heureusement, je n'ai pas poussé la bêtise jusqu'à repartir, et j'ai pu assister au retour en salle de repos du camarade Vorochilov. Je rassure ici le peuple : tout s'est parfaitement déroulé, notre héros, camarade et ami sera sur pied dans quelques jours, si la chance - pour un fois - voulait bien être de son côté. En tous cas, aucun des possibles effets secondaires catastrophiques d'une récidive de pneumothorax (oui, c'est déjà la deuxième fois qu'il nous fait le coup) ne s'est déclaré. Kliment est juste profondément dans le coltar, et ne pourra sans doute pas donner de nouvelles en personne avant demain. Quoiqu'il en soit, tentant de faire pardonner ses bêtises d'aujourd'hui, V.M. Molotov restera aux côtés de son camarade jusqu'au bout de son calvaire médical.
Plus de nouvelles quand il y aura du nouveau. Restez à l'écoute !

dimanche 22 mars 2009

Молотов стал царистом !!!


Molotov est devenu tsariste ! En effet, cet après-midi, au parc Ismailovo dont nous vous donnons des nouvelles dans l'article ci-dessous, publié plus tôt donc à lire en premier mais situé après le dernier en date à cause des inepties de blogger et de sa présentation minable et mince j'ai perdu le fil de ma phrase encore un coup du complot fasciste. Bref. Au parc Ismailovo, trônait en bonne place dans l'étalage de notre vendeur habituel un superbe veste aux couleurs chamarrées qui attira tout d'abord le regard, puis la convoitise du Politburo alléché. Renseignements pris, il s'agissait d'une veste d'artilleur tsariste datant de 1909, comme l'indiquait le tampon à l'intérieur, et comme le confirmait l'état et la coupe de ladite veste. Quoiqu'il en soit, V.M. Molotov a craqué et temporairement renié son idéologie pour mettre à l'abri cette véritable pièce de musée des mains d'un quelconque touriste américain qui serait capable de la revendre pour s'acheter des hamburgers, voire même de coudre son immonde drapeau sur sa manche. Le coeur me tourne rien que d'y penser. C'est, finalement, un acte désintéressé de sauvegarde du patrimoine historique russe que nous avons là accompli.


Enfoncé, le chat botté !

Depuis le temps que nous en parlions, ça y est, c'est fait, nous avons cédé. Aujourdh'ui dimanche, le Politburo est retourné en grande pompe au parc Ismailovo, après plus d'un mois d'absence, le coeur en fête et le portefeuille bien rempli. Une première excellente surprise fut de constater que nos vendeurs favoris nous remettaient parfaitement. Nous commençons à nous faire un nom au royaume des antiquités soviétiques !
Une heure environ et quelques milliers de roubles plus tard, nous repartons les bras chargés de souvenirs, de présent pour les amis, et les pieds chaussés de superbes bottes de l'armée russe, excellentes contre la bouillasse qui sévit à Moscou-la-Rouge en ce début de printemps. Egalement au programme pour Vorochilov, l'uniforme complet d'aviateur dont il rêvait depuis si longtemps. Diverses casquettes sont venues compléter ce magnifique tableau de chasse. Une bonne journée bien remplie, comme au bon vieux temps du début de l'année !

Quelqu'un n'aime pas la Révolution Bolchévique par ici ? Qu'il vienne me le dire en face... Je suis devenu la mort, le destructeur de mondes.

Ah, qu'il est beau ! Ah, quelle prestance ! Ah, qu'il a empunté ma casquette parce qu'il a ramené la sienne en France !

Ah, qu'il a des belles bottes !


lundi 16 mars 2009

Vorochilov change de look et se lance dans la chanson.

Tout es dit dans le titre de cet inepte message. Ceux qui s'attendent à des nouvelles intéressantes et autres enrichissante excursions au musée sont priés de passer leur chemin et d'aller écouter France Culture.
La vie à l'abshijitié est fascinante, et nous sommes heureux et fiers d'avoir choisi Moscou comme lieu d'études. Alors que le camarade Molotov voit naitre en lui une vocation d'administrateur et un amour irrépressible pour la bureaucratie et la flicaille russe, Vorochilov s'est senti pousser des ailes et se lance à corps perdu dans la chanson, adoptant le style adéquat par la même occasion.



Voilà voilà. On vous avait prévenus que c'était très bête, hein. Ne venez pas vous plaindre, et achetez plutôt son futur album "Le rock de l'abschijitié", bientôt dans les bacs chez votre disquaire !